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Ma douce compagne.
Ô ma douce compagne ! Mon bonheur !
Laissez-moi cueillir en votre jardin
Vos rêves à peine éclos. Sur mon cœur
Je vous fais le serment encore ce matin
De vous chérir jusqu’à la fin des temps.
Vous ne dites rien Madame mais je lis
Dans votre regard tant d’espoir inavoué
Ma douce amie, si vous saviez comme je vous chéris
Mais oserai-je un jour vous le dire Ô ! mon aimée.
Ouvrez encore, ma douce, la porte de votre jardin
Comme au temps jadis de nos amours
Quand sous la pénombre je vous faisais la cour
Timidement osant même vous prendre la main.
Vous fûtes pour moi un havre de bonheur
Durant toutes ces années partagées
Vous m’avez offert toutes vos heures
A l’ombrage si tendre de votre verger.
Ô ma douce compagne, je respire votre vie
Sans elle la mienne ne serait qu’indifférence
Souffrez ma mie, que ce soir je romps ce silence
Par mes tendres aveux murmurés à demi.
Roland
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Le temps n’en fait qu’à sa guise
Ici pas de neige, pas de flocons
On surfe alors sur la toile
Mais au bord de mer il y a des flots cons
Et là on surfe même sous les étoiles.
Là-haut le soleil s’accroche, insolent
On s’en fou toujours ça de pris en attendant
D’aucuns diront « On va le payer un jour »
Mais pourquoi être redevable toujours ?
« Noël au balcon Pâques aux tison»
Je serai épargné, chez moi pas de balcon
De ma fenêtre je regarde l’astre fanfaron
Qui me susurre : « sont vraiment cons !»
Je cligne les yeux et lui souris
Mon cœur se réchauffe auprès de lui
« Je suis là pour longtemps l’ami »
Me dit-il en brillant du haut de sa galaxie.
Paniqués, les jardiniers s’affolent
En décembre ça bourgeonne
Chez moi c’est toute l’année
Pas de quoi sur le temps ruminer.
Certains râlent : « c’est la faute à la pollution,
Si la nature aujourd’hui est détraquée »
Ceux-là se font même matraqués
Quand ils élèvent la voix dans les manifestations.
Le temps, a toujours alimenté les conversations
Sans lui qu’aurions-nous à dire au petit matin
Au voisin que l’on croise vide d’émotion
Et qui sur ce bref échange suit son chemin.
Décembre trop chaud, ho ! Dérision
Alors j’écoute « Tombe la neige »
Le soleil se marre de ces tendres arpèges
Et danse heureux, sur mon microsillon.
Le soleil a toujours raison.
Roland Laurent
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Un lit de verdure
Ho nature ! J’ai tant dormi dans des draps douillets, sur des canapés, sur des bancs de gare, cherchant en vain sous mes ciels de lits quelques étoiles, celle du berger, et bien d’autres planètes imaginaires, oubliant que toi tu m’offrais une couche sous la voûte céleste, sans rien demander en supplément.
Les réveils du petit matin avaient un goût d’amertume, lorsque à la fenêtre j’osai un regard sur ta contrée verdoyante, aux arômes apaisants. « Oserais-je enfin franchir le pas ? » pensai-je rêveusement. Les jours et les nuits se sont succédés, remettant à demain mon envie d’aventure, et soudainement, comme ça sans avertir, mon désir m’a poussé au dehors, loin de mon lit supposé accueillir mes rêves et peut-être mes deniers soupirs…qui sait, il est dangereux de toujours dormir au même endroit.
Alors sans tambour ni trompette, mais plutôt avec un bon duvet et quelques provisions, je me suis enfui, cherchant un coin de verdure, là où l’homme peut trouver le vrai repos. Je devenais le voyageur du soir, l’hôte de la nature.
Le grand peintre de l’univers jeta alors ses couleurs que nul au monde ne saurait inventer, un mélange de tons flamboyants. Puis d’un geste sûr, la main de l’artiste changea le bleu du ciel en noir et accrocha des clous d’or à la voûte céleste, pour me guider, voyageur du soir, dans mes errances. Un calme inconnu, envahit à cet instant mon corps et mon âme.
Devenu ce soir là, un pèlerin infatigable, enfin je me laissai choir près d’un arbre bordant la forêt, sur un carré de verdure. Déposant avec soin mes oripeaux, préparant presque machinalement la nuit qui m’accueillait dans cette nature, je m’aménageai tranquillement une chambre à coucher sous les étoiles. Puis d’un pas lent, je partis tranquille, à la recherche de brindilles et de quelque bois mort. Les bras chargés de mon précieux fardeau je le déposai alors pas très loin de ma couche rudimentaire, la nuit promettait d’être froide et longue.
Malgré mes doigts gourds, peu habitué au froid, je craquai une allumette d’un geste sûr. La flamme jaillit embrasant les fagots ainsi déposés, et mon corps se réchauffa tant bien que mal auprès d’un feu de bois improvisé.
Des milliers de petits yeux épiaient mes moindres gestes et c’est à peine si le chuchotement des commères de la forêt me parvenait. Mais je n’en avais cure, je savais depuis mon enfance la forêt habitée ; mon père m’avait appris que chacun de nous à sa place. Je savais que je n’étais pas seul et que ma présence avait déjà fait le tour du quartier boisé. Alors…
Un loup aussi solitaire que moi, vint s’endormir à quelques pas, méfiant mais sans agressivité, avec respect. Nous nous connaissions, nous nous reconnaissions dans notre solitude. Discrètement, du haut de son perchoir, une chouette semblait veiller sur moi, allongé près des flammes qui jetaient sur ma peau, leur bienfaisance.
C’était le repos du errant, l’instant où l’ombre protège ses pensées les plus profondes. Mon regard cherchant dans la voie lactée quelques étoiles encore inconnues, sans même me défendre je laissai la fatigue me surprendre. C’était l’instant crépusculaire et mes yeux se fermèrent malgré moi.
De temps à autre, réveillé par le froid, je remis du bois sur les braises encore rougeoyantes et je vis à quelques pas de là, mon loup, fièrement comme une sentinelle bienveillante. Il semblait protéger le sommeil de son hôte. Puis à nouveau me laissant bercer par le murmure de la brise et le doux chant nocturne de la forêt, mon corps détendu se rendit à Morphée, l’âme paisible. Que pouvais-je bien craindre loin des humains, sur ce morceau de verdure, que dame nature m’offrait.
J’avais déserté mon lit, mais la plus belle de mes nuits, je te la dois ho ! Nature et qui sait, peut-être reviendrai-je un soir.
Roland
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La Femme à l'honneur
La Femme sera à l’honneur le 8 mars prochain et elle le mérite bien. Sans elle que serions nous, nous la gent masculine ? Nous lui devons tellement, et d’ailleurs dans notre poésie elle est omniprésente, parce qu’indispensable.
D’aucuns diront qu’elle est le sexe faible, que nenni ! Ceux-là ont des clichés tout faits. Combien d’entre elles, combattantes, ont sacrifié leur vie quand d’autres mettaient leur passion au clou pour assouvir celle de leur conjoint. Si certaines sont sur le devant de la scène, beaucoup vivent dans l’ombre sacrifiant bien souvent leur jeunesse et leurs espoirs pour le bonheur de leur famille.
Notre mère est la première femme de notre vie. C’est Elle qui soigne nos blessures, sèche nos larmes d’enfant et d’adultes, c’est Elle qui pardonne, et c’est encore Elle que le mourant appelle lorsque tout espoir est perdu.
Beaucoup, vous chantent et ils ont raison. Vous enchantez notre univers. Vous êtes le parfum qui embaume notre vie, vous êtes la fleur que l’on aime à respirer et si parfois nous sommes maladroits, vous fermez alors les yeux par délicatesse, pour ne point nous blesser.
A toutes les Femmes, je dis merci de votre présence, de votre indulgence, de vos sourires, merci tout simplement d’être Vous et de nous accompagner sur les chemins de la vie.
Roland Laurent
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L’été se meurt
L’été se meurt sur les fleurs déjà fanées
Près du feu de bois, je m’offre une trêve
J’écoute attendri tes larmes chanter
Et j’entends vivre tes rêves.
L’été s’éteint dans la tiédeur
Et nos désirs se font moins brûlants
Pourtant je t’aime encore plus qu’avant
Toi ma certitude Toi, mon Bonheur !
Les brumes épousent la chaleur de ton corps
Elle vaut bien la brûlure d’un soleil estival
Caresse éphémère sur nos corps à corps
Bercés par le doux chant des cigales.
L’été agonise sur nos plages. Indocile
La vague efface nos empreintes sur le sable
Mais il reste en nous des images indélébiles
De notre amour à jamais inavouable.
L’été nous quitte, il s’en va quelque part
Ta menotte tremble dans ma main
Déjà quelques frimas, il se fait tard
Et vient la peur des lendemains.
L’été expire mais pas nos serments
Ils sont éternels devant la fuite du temps
Ô ma tendresse ! Restons encore des nuits
Je veux cueillir en toi, tous les fruits interdits.
L’été se meurt mon Amour, mais pas nos saisons.
Nous vivrons encore des beaux jours et des automnes,
L’hiver viendra, le printemps s’éveillera à l’horizon
Près du feu de bois j’enlacerai ton corps qui frissonne.
J’écouterai à nouveau tes larmes chanter
Je cueillerai émerveillé, tes rêves à foison
Auprès de ce feu tu m’entendras murmurer
« Je t’aime ! » Toi ma plus belle Saison.
Roland
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