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La Pauvre Vieille
"La pauvre « Vieille "
Sans doute qu’hier on l’appelait « Madame »
Tant sa beauté rayonnait et captivait.
Les regards envieux se posaient
Sur son corps lisse de jeune femme.
L’horloge a fait le plein d’heures
Et les jours alors sont devenus son trésor
Dans sa chambre quelques fleurs
Aux arômes discrets sont l’unique décor.
Elle s’en va doucement la vieille dame
Parfois semblant encore à la vie s’accrocher
Mais les souffrances ont raison de sa volonté
Et le mal en elle s’installe, infâme.
Déjà loin de nous parfois elle somnole
J’ose une caresse sur son visage tourmenté
Sur ses frêles épaules, la blanche étole
Épouse ses cheveux argentés.
Tellement fragile et tellement forte
Parfois elle me désarme de son sourire
Je le cueille tel le parfum qui transporte
Comme un hymne à la vie qui ne saurait mourir.
Elle s’en va silencieusement la vieille Dame
Comme pour ne pas déranger
Ses mains douces et blanches me réclament
Sur le drap opalin, mes doigts semblent la protéger.
Alors son regard bleu s’illumine encore
Faible lueur dans son crépuscule avancé
La flamme qui brillait jadis se fane alors
Ses paupières trop lourdes semblent danser.
Je lui murmure dans un souffle « A demain mamy »
Car l’ombre de la nuit hélas m’appelle
Et je quitte à regrets la chambre sans bruit
Tandis que la pénombre me protège de son aile.
Elle s’en est allée la pauvre « Vieille »
Dans sa solitude au milieu de la nuit
Au petit matin un rayon de soleil
Illuminait son visage sans âme.
Et la solitude s’est penchée à nouveau sur moi….
Roland
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