• Mes Années soixante  

    (en réponse  au poète Autresrimes) Mes années soixante

     

     

    Année soixante! J’avais 12 ans. Mes parents achetèrent leur premier réfrigérateur, la télévision, la machine à laver. Le progrès était en marche, bouleversant les habitudes des anciens, au grand plaisir de la jeunesse qui se trémoussait sur les musiques yéyé. Ma sœur allait sur ses quinze ans et devenait une jeune fille aimant sortir, rire et danser. Que de soirées nous passâmes chez Dany notre grande copine, à écouter de la musique, malgré les soupirs de maman.

     

    Années soixante ! Années cultes. Notre premier « tourne-disque ». Quel bonheur ! Un « Philips » rouge et beige, acheté par nos parents. Au début de cette décennie « révolutionnaire », celle de la nouvelle vague, mais aussi celle de ma douzième année, la jeunesse découvrait les émois de son printemps en écoutant les chansons tendres et celles plus virulentes de cette nouvelle génération de chanteurs comme Elvis, Paul Anka, Pétula Clark qui voyageait avec son chariot, Johnny, les Chaussettes Noires, Neil Sedaka sans penser un seul instant qu’un nouveau monde était en marche.

    Elvis Presley abandonnera sa carrière de chanteur pour se consacrer à Hollywood. Celui qu’on surnomma le « King » deviendra l’idole de millions de jeunes adolescents, tandis qu’à Paris, le Golf Drouot était le rendez-vous et le tremplin de toute une jeunesse passionnée de rock. A partir de mai 61, en direct de ce temple, la télé en noir et blanc, diffusera « Age tendre et Tête de Bois », l’émission  fétiche des ados, qui pouvaient ainsi se pâmer devant leurs idoles.

    Le rock inscrivait alors ses lettres de noblesse et dérangeait quelque peu les anciens, plus habitués aux trémolos des chanteurs comme Tino Rossi ou Luis Mariano, pour ne citer qu’eux. Les 45 tours, devenus aujourd’hui des objets de collection, faisaient le bonheur des adolescents. Ils diffusaient en boucle du matin au soir les refrains à la mode, tandis que tout la-haut un spoutnik visitait pour la première fois l'espace. La musique résonnait fort dans les chambres des ados et dans notre passage à niveau, (maman était garde barrières) malgré les suppliques des parents qui réclamaient gentiment de baisser le son, mais en vain.

    Au passage des trains, le tourne-disque tremblait si fort que le saphir sautait sur le microsillon des 45 tours, pour revenir au point de départ.  Il m’arrivait de tenir le bras de l’électrophone pendant le passage d’un convoi, ainsi je préservais le disque et évitais surtout le bruit disgracieux et énervant du saphir balayant sans ménagement le vinyle. 

    La génération des yé-yé balayait tout sur son chemin sous un ciel tendre et insouciant. « Le temps des copains » venait de naître, comme le chantera délicieusement Françoise Hardy.

    En ce début 60, la voix sensuelle de Dalida interprétant « Les enfants du Pirée » roucoulait du matin au soir dans toutes les chaumières pendant que Johnny, notre rocker national, enflammait déjà les planches et les cœurs, en ne laissant que des chaises brisées lors de ses passages sur scène. Sa légende était née, il avait 17 ans. Eddy Mitchell, soignait sa coupe de cheveux, les jeunes de 15 ans imitaient leurs idoles, quant à moi, je fêtais mes douze ans incognito. J’aurais aimé avoir une guitare, jouer Apache, et qu’on me prenne pour un héros. Mais voilà, j’avais les cheveux en brosse et j’étais petit : il me faudra encore grandir et apprendre à l’école tandis que Richard fredonnera un peu plus tard  «  J’entends siffler le train ». Comme c’est bizarre !

    Roland

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    Joyeux Noël Amis Poètes!

     

    Que votre plume enchante encore et encore nos yeux et nos oreilles. Que vos mots nous fassent oublier les maux ici bas. Que vos belles phrases s'envolent  pour se poser sur  nos cœurs.

    Amitié  poétique    Roland

      

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  • Ma chère plume.

       

    Ma chère plume

     

     


    La première fois que nous nous sommes rencontrés, c’était devant une page blanche, cela remonte aux années… mais c’est si loin. On t’appelait Sergent major.  C’était encore au temps de l’encrier en porcelaine. On m’avait dit que tu écrivais sans faute, j’étais bien naïf. C’est cent fautes, sans compter celles qui étaient sous les taches d’encre que le maître dénicha en corrigeant ma dictée. Napoléon avait vécu ses « Cent jours », et moi je connaissais les « cent fautes », au grand désarroi de ma mère.

    Alors pris soudain d’une honte certaine, t’accusant de tous les maux de la terre, je pris sans faute la ferme résolution de m’appliquer. T’apprivoisant et devenant ton ami, nous fîmes équipe toi et moi. Le premier de la classe je devins, et notre fine équipe fut récompensée. Ce jour là ma dictée était sans faute, ma chère plume, et le soir je m’endormis léger comme une plume,  sur les plumes de mon oreiller, tandis que ma mère fredonnait dans la cuisine, «  Comme la plume au vent ».

     

    Roland

     

     

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    La soixantaine

     

    Soixante !  Quel nombre magique !

    Celui  des années soixante

    Et ses  notes de musique

    Venues d’ailleurs, tournoyantes.

    Soixante !

    C’est aussi avoir trois fois vingt ans.

    La vingtaine c’était la délivrance

    « Enfin j’ai de l’importance. »

    La quarantaine  l’épanouissement

    « Tiens je me sens bien, vraiment. »

    La soixantaine,  la sagesse

    « Je bois la vie jusqu’à l’ivresse  »

    Soixante !

    Ce nombre  brille au firmament de notre vie

    Comme l’étoile  illumine les cieux.

    C’est  le temps qui s’embelli

    Au rythme  des instants  précieux.

    Soixante !

    C’est le début d’un nouveau roman

    La suite normale de notre temps

    Quel bel âge avec ce chiffre pair

    Heureux ceux qui n’ont pas à le taire !

    Soixante !

    Prenons encore le temps

    L’horloge égrène ses heures

    Profitons de l’instant

    Écoutons sa musique en douceur.

    Roland

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  • Salut roi de la forêt.

    J’ai entendu dire que les arbres se parlaient et qu’ils ne dormaient presque pas. Dites-moi est-ce vrai ? Parfois j’entends dans les feuillages le vent jouer. Il bondit du frêne au boulot, fait la causette au sapin avant de dire bonjour au frêne, s’engouffre dans quelques buissons, puis se calme soudain. Faut pas déranger les oiseaux.

    Je marche lentement à travers vous peuples de la forêt, et des craquements me rappelle que je suis jamais seul.  J’ai pas peur de vous, non bien sûr, simplement la crainte de l’homme qui pourrait peut-être faire du mal.  Je sais que  parfois vous pliez, peut-être même pleurez-vous lorsque la hache sans état d’âme pénètre votre tronc. Vous savez d’avance ce qu’il vous attend. Vous tomberez majestueux sous les coups de butoirs et même les petits lutins n’y pourront rien. Vos entrailles seront mises à nu et aucun regard compatissant ne viendra plaider votre cause.

    Salut Toi, sentinelle de la forêt. Dis-moi, depuis combien de siècles vis-tu dans ce bois ? Tu as dû en voir des orages, tu as dû en abriter des malheureux et même des amoureux. Les fées sont souvent du voyage. Elles aussi  protègent ton entourage, mais ne peuvent pas tout. Je sais qu’elles sont là, et que l’on peut voir danser dans les matins brumeux les Elfes aux pouvoirs magiques. Je sais tout ça. Oh ! Rois des forêts ! vous êtes les gardiens de nos contes de fées, vous êtes la maison de tout un peuple qui vit dans  l’harmonie et l’homme parfois est bien cruel. 

    Je promène ma mélancolie et je marche sur des tapis de feuilles mortes. Ma mémoire chante en sourdine et j’entends la voix de ma mère. «  Il était une fois… » et ses mots m’emportaient dans des forêts immenses tandis que mes yeux se fermaient lentement  pour une nuit tranquille. Le bois mort craque sous mes pas, la nuit descend et je frissonne, tandis que la lune joue à cache-cache et que l'ombre des arbres se dessinent sur le sol. Le peuple de la nuit va se réveiller pour m'accompagner dans ma solitude et protéger mon errance, loin de la folie des hommes.

    Roland

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