• Petit hommage à St Ex.

     

     

    Saint-Exupéry

     

    "Antonio". C'est comme cela que vous appelait votre Rose, Consuelo. Moi je dirai Monsieur de  Saint-Exupéry.

    J'ai eu la chance à 12 ans, d’habiter un petit village de France « Leyment » pas très loin de Saint Maurice où vous passâtes une partie de votre enfance. Régulièrement je vais visiter le château et chaque fois, la même émotion prend mon cœur et mon âme.

    Merci encore Monsieur de Saint-Exupéry pour votre oeuvre, et comme vous le disiez "Ce qui donne un sens à la vie, donne aussi un sens à la mort ;

    Votre écriture épurée, votre sens de la vie qui n'était que poésie embaume mon cœur à chaque lecture de vos récits.

    Dormez en paix  cher Monsieur de Saint-Exupéry, le Petit Prince veille sur vous.

     

     

    Très poétiquement Roland Laurent

     

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  • Le taille crayon. (Histoire de mon enfance)

     

      

     

    Gaby venait de tailler son crayon à papier, mettant soigneusement les petits déchets, à côté de son encrier blanc. Après la prière, notre maître d’école, monsieur Billon, ce matin-là, comme d’habitude, écrivait au tableau noir une nouvelle phrase de morale, en nous tournant le dos, tout en surveillant ses élèves du coin de l’œil. Certains rangeaient silencieusement leurs livres et cahiers sortis de leurs cartables, d’autres révisaient une dernière fois leurs leçons apprises à la hâte. De temps en temps l’on entendait le vieux plancher de l’estrade, que le pas lourd de monsieur Billon faisait gémir. La craie crissait sur le tableau, poursuivait sa course, parfois se cassait brusquement et roulait sur le sol, tandis qu’un élève s’empressait de la ramasser, espérant obtenir les bonnes grâces de l’instituteur. La journée s’annonçait tranquille, il régnait dans la classe  un calme apaisant.

    Je ne sais pas pourquoi, mais à la vue du petit tas de débris, je soulevai le dessus de mon pupitre pour ne pas être vu et dis doucement à Gaby : « Pas chiche de souffler fort sur les copeaux ? ».  Alors sans réfléchir, il inspira le plus profondément qu’il pût et lâcha son souffle d’un seul coup. Nous nous regardâmes, lui tout ébahi, moi avec stupeur, retenant un rire que nous ne pûmes contenir plus longtemps. De grosses taches d’encre violette s’éparpillaient sur son nez, sur ses joues, rivalisant avec ses taches de rousseur. Il y en avait de partout, même sur son tablier. S’apercevant aussitôt de sa bêtise, la surprise passée, il tenta maladroitement du revers de sa main d’effacer les traces sur sa figure, mais ce fut encore pire. Il me semblait être un indien sur le sentier de la guerre. Puis n’en pouvant plus, nous nous esclaffâmes, entraînant la classe dans un désordre peu commun. Monsieur Billon, entendant les élèves chuchoter et rire, se retourna et vit la scène. Voyant ainsi Gaby, il ne put s’empêcher de sourire, mais très vite reprit son sérieux et devint rouge de colère. La punition fût sévère. Nous fûmes en retenue à toutes les récréations pendant quinze jours, agrémentées de chapitres de lectures à apprendre, que chaque matin nous devions réciter par cœur. Puis un samedi matin, Monsieur Billon vint vers nous et nous dit avec un sourire paternel : « Alors mes deux lascars, on est calmé ? » Nous comprîmes que la punition était levée.

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